Isolation ossature bois : quel isolant et quelle mise en œuvre choisir ?
Actuellement, de nombreux maîtres d’ouvrages optent pour une ossature bois. En effet, les constructeurs utilisent de plus en plus régulièrement le bois dans le domaine de la construction. De plus, il offre plusieurs styles architecturaux, qu’ils soient traditionnels, modernes ou contemporains.
Ainsi, des montants en bois espacés de 40 ou 60 cm composent les murs à ossature bois. Ensuite, on positionne l’isolant entre ces montants. Un complément d’isolation, intérieur et/ou extérieur, s’ajoute ensuite à cette isolation. On recouvre ainsi les montants sur l’ensemble du mur. Lorsqu’il est placé à l’extérieur, l’isolant peut également servir de support d’enduit (voir l’article à ce sujet ici).
L’objet de cet article est de vous détailler les isolants utilisables en ossature bois et les mises en œuvre possibles.
Types d’isolants :
- La laine minérale :
- Laine de verre
- Laine de roche
- Isolants biosourcés :
- Laine de bois
- Laine de chanvre
- Paille
- Isolants recyclés :
- Ouate de cellulose
- Textile recyclé
Mise en œuvre de l’isolation :
- Isolant rigide ou semi rigide
- Insufflation
Isolation ossature bois : quels critères pour une bonne performance thermique ?
Pour débuter, précisons que la construction à ossature bois offre un habitat peu énergivore. Cela s’explique par le fait que l’isolant remplit l’ensemble du complexe formant le mur à ossature bois. Autrement dit, on isole l’ensemble du mur. En effet, l’isolant se trouve entre chaque montant, occupant ainsi toute l’épaisseur du mur. Contrairement à un mur en béton, en parpaing ou en brique où l’isolant se positionne uniquement à l’intérieur (isolation par l’intérieur – ITI) ou uniquement à l’extérieur (isolation par l’extérieur – ITE).
Vous pouvez très bien isoler votre bâtiment (maison, bureaux, logements…) en combinant le bois avec des isolants à haute performance thermique.
Pour cela, il est essentiel de choisir un isolant offrant une performance thermique maximale. Quelle que soit leur famille, les isolants peuvent apporter cette performance. Par exemple, la famille des laines minérales (laine de verre ou laine de roche), celle des isolants biosourcés (laine de bois, laine de chanvre, paille ou autres), ou encore la famille des isolants recyclés (ouate de cellulose ou textile recyclé). Il faut prendre en compte deux indicateurs clés : le R et le lambda. (Ne vous inquiétez pas, nous allons vous les expliquer.)
Comment évaluer la performance d’un isolant pour ossature bois ?
Pour choisir un isolant performant pour vos murs à ossature bois, optez pour une valeur R intéressante. Le R d’un isolant représente sa Résistance Thermique, qui dépend de l’épaisseur de l’isolant et de son lambda (λ). Cette résistance s’exprime en m².K/W.
Le lambda en isolation correspond à la conductivité thermique de l’isolant. En d’autres termes, il indique la quantité de chaleur transmise entre les deux faces de l’isolant sur un temps donné. Cette valeur s’exprime en W/m.K.
En résumé, pour obtenir une bonne isolation, choisissez un isolant de forte épaisseur avec le meilleur lambda.
Isolation ossature bois : Quels types d’isolants privilégier ?
Tous les isolants peuvent être utilisés pour des murs à ossature bois. Cependant, certains sont plus vertueux que d’autres pour l’environnement. Par exemple, les isolants biosourcés, comme la fibre de bois ou la laine de chanvre, comptent parmi les plus utilisés dans ce domaine. Produits à partir de matériaux renouvelables issus de la biomasse végétale, ces isolants sont à privilégier pour une architecture écologique.
Néanmoins, les isolants recyclés présentent aussi des avantages sur le plan écologique. Les isolants minéraux, comme la laine de verre ou la laine de roche, sont parfois indispensables pour certains types de bâtiments, notamment en raison de réglementations spécifiques en matière d’incendie. De plus, on met souvent en avant ces isolants, principalement la laine de verre, pour leur prix plus compétitif.
Le choix des isolants peut intégrer les critères suivants :
- la résistance au feu,
- le maintien de la température,
- les propriétés acoustiques,
- la durabilité,
- le comportement à l’eau,
- l’adaptabilité à la conception architecturale
Isolation ossature bois : les différentes familles d’isolant ?
Isolation ossature bois : la laine minérale
La laine de verre
La laine de verre se compose de fibres de verre extrêmement fines. Elle s’utilise sous différentes formes : en panneau rigide, semi-rigide, en rouleau souple ou à insuffler (en vrac). Sa valeur R peut varier de faible à très élevée.
On la fabrique à partir de verre recyclé ou de sable. De plus, elle s’adapte à tous types de bâtiments, notamment ceux où la réglementation incendie est la plus stricte, comme les immeubles de grande hauteur. Elle obtient généralement le classement A1 pour sa résistance au feu, ce qui représente le meilleur classement possible.
La laine de roche
La laine de roche partage des caractéristiques communes avec la laine de verre. Elle s’utilise également sous forme d’isolant en panneau rigide, semi-rigide, en rouleau souple ou à insuffler (en vrac). Elle est fabriquée à partir d’une roche, le basalte. Comme la laine de verre, on l’apprécie particulièrement dans les bâtiments où les exigences en matière de sécurité incendie sont élevées. Elle est également classée A1 pour sa résistance au feu.
Lors de la mise en place d’une ossature bois, et si l’on opte pour une laine minérale, on préfère souvent la laine de roche. Elle offre un meilleur confort d’été en ralentissant la pénétration de la chaleur extérieure dans le bâtiment.
En termes de prix, la laine de roche peut être plus coûteuse que la laine de verre.
Isolation ossature bois : les isolants biosourcés
La laine de bois
On fabrique la laine de bois à partir de fibres de bois, souvent issues des résidus de transformation du bois dans les scieries. Souvent appelée simplement fibre de bois, elle existe en vrac pour l’insufflation, mais on la pose le plus souvent sous forme de panneaux rigides ou semi-rigides. Dans le cadre d’une ossature bois, on utilise régulièrement les panneaux rigides comme complément d’isolation extérieure, où ils servent également de pare-pluie et/ou de support d’enduit.
L’intérêt de cet isolant est évidemment écologique, car la laine de bois provient de la biomasse (le bois). Contrairement aux laines minérales (laine de roche ou laine de verre), elle est plus facilement biodégradable.
Pour information, la fibre de bois est l’un des isolants les plus utilisés en ossature bois.
La laine de chanvre
On utilise la laine de chanvre comme isolant en ossature bois sous forme de panneau souple ou semi-rigide. On l’obtient en défibrant mécaniquement les tiges de chanvre.
L’intérêt principal de la laine de chanvre réside dans son aspect écologique. Tout comme la fibre de bois, elle se biodégrade facilement, que ce soit si elle est rejetée dans la nature ou en fin de vie du bâtiment.
La paille
La paille crée un environnement plus en harmonie avec le milieu naturel. Tout comme le bois, elle absorbe du CO2 pendant sa croissance et rejette de l’O2 dans l’atmosphère.
Le processus de transformation pour la préparer en tant qu’isolant dans l’habitat consomme très peu d’énergie fossile. Cette faible consommation s’explique par la simplicité de sa transformation avant sa pose (mise en botte) et par sa disponibilité relativement élevée sur le territoire.
Pour l’ossature bois, il faut prévoir que les structures seront nécessairement plus épaisses que pour d’autres isolants, ce qui nécessitera plus de bois.
Pour en savoir plus sur ce type d’isolant, vous pouvez lire notre article à ce sujet en cliquant ici.
Isolation ossature bois : les isolants recyclés
La ouate de cellulose
Ici, on fabrique la ouate de cellulose à partir de fibre de cellulose longue, comme du papier journal recyclé ou de la fibre de carton. Le plus souvent, on l’installe sous forme de vrac par insufflation dans les murs à ossature bois ou dans les combles. Cependant, elle existe aussi sous forme de panneau semi-rigide. Il est important de souligner que, parmi les isolants recyclés, la ouate de cellulose est généralement moins chère que le textile recyclé.
Le textile recyclé
On fabrique les isolants en textile recyclé à partir de coton recyclé. Comme les autres isolants, ils offrent des propriétés thermiques variées. Ainsi, on les utilise souvent dans les murs à ossature bois sous forme de panneaux semi-rigides, ainsi que sous toiture sous forme de vrac insufflé.
Pour information, la fondation Emmaüs produit son propre isolant recyclé en textile : le métisse. C’est l’isolant en textile recyclé le plus connu sur le marché.
Isolation ossature bois : Mise en œuvre de l’isolant
La pose de panneaux rigides, semi-rigides ou souples.
Tout d’abord, les isolants en panneaux. Ils sont mis en œuvre entre les montants dans les murs ossature bois, d’une épaisseur pouvant aller jusqu’à 25 cm. Ils peuvent être complétés par un panneau en isolation extérieure ou intérieure qui couvrira les montants.
A savoir, que la pose se fait dans les murs à la verticale si les murs sont déjà mis en place. Ou bien à plat dans le cas d’une pose en atelier lors de la préfabrication (lire l’article : « Murs ossatures bois préfabriqués »)
L’insufflation d’isolant en vrac dans les ossatures bois.
Dans ce cas, la réalisation de l’insufflation se fait à une densité minimale de 55 kg/m3 pour garantir l’absence de tassement dans le temps.
L’insufflation peut-être réalisée sur chantier mais elle est optimum lorsqu’elle se fait en atelier avec des machines performantes.
A titre d’information, d’autres isolants peuvent être utilisés en ossature bois, tel que le polystyrène ou le polyuréthane . Néanmoins, ils sont peu utilisés et ne figurent pas dans cette article.