sommaire
Introduction
La construction écologique n’a pas de définition précise. Aucun cadre réglementaire ou normatif n’existe réellement à ce sujet. Parfois, appelée écoconstruction ou construction durable, on devrait plutôt parler de construction PLUS écologique car l’idée derrière cette expression, c’est de faire mieux.
Mieux que les pratiques actuelles du bâtiment, secteur qui présente de multiples problèmes sur le plan écologique.
Face à cette situation, les initiatives se multiplient pour améliorer les choses. Grâce à la création de labels environnementaux (voir notre article sur le label PEFC), des démarches de progrès ou l’utilisation de matériaux recyclés, naturels (biosourcés). Un exemple dans notre article sur l’isolation en paille. Ou encore via un changement de mode constructif comme la préfabrication ou le hors-site.
Bien entendu, certaines initiatives sont plus sérieuses ou exigeantes que d’autres. Comme souvent en matière d’écologie, le greenwashing peut être tentant pour certaines entreprises.
L’article que vous lisez vous présente des repères pour vous faire votre point de vue sur le sujet.
1 – Ecologie et bâtiment : quels problèmes ?
Deux critères majeurs sont problématiques dans le bâtiment :
- La production de gaz à effet de serre (GES) et en particulier de CO2 lors de la fabrication.
- L’impact des matériaux sur l’environnement
1a. La production de Gaz à Effet de Serre (GES)
Le secteur du bâtiment est le second secteur économique en termes d’émission de GES en France après le transport. Il représente 30% des rejets annuels de GES français (source : http://www.carbone4.com/article-batiment-snbc/).
En clair, aller vers une construction écologique c’est apporter une partie de la solution au changement climatique. (Lire notre article sur les 7 raisons de construire en bois)
1b. L’impact des matériaux sur l’environnement
Nombre de matériaux ne sont pas ou peu biodégradables et peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement. Selon le livre de référence sur le sujet (Cradle to cradle – Du berceau au berceau -du chimiste allemand Michael Braungart et de l’architecte américain William McDonough), pour être vertueux un matériau doit :
- Pouvoir rejoindre un écosystème sans générer de désagrément (biosourcé et biodégradable comme la paille, le bois ou la terre),
- Ou s’insérer facilement dans un nouveau cycle de production. (Recyclage comme les métaux qui peuvent être fondus et réemployés moyennant une nouvelle consommation d’énergie).
Sur le recyclage, il peut apparaitre des contradictions. L’acier ou l’aluminium sont utilisés dans la construction. Ils peuvent être recyclés mais avec un coût énergétique très fort et une production de GES importante.
En somme, la construction comporte une part importante d’énergie consommée de manière invisible : l’énergie grise.
1c. Construction et énergie grise
Définition
L’énergie grise, c’est l’énergie nécessaire pour produire, extraire, transformer et fabriquer un matériau pour le rendre utilisable. Mais elle comprend aussi l’énergie nécessaire au transport, la mise en œuvre, l’entretien, et bien sûr le recyclage du matériau.
A savoir que cette énergie grise ne prend pas en compte l’énergie liée à l’utilisation du matériau. C’est à dire qu’elle ne prend pas en compte l’énergie utilisée pour chauffer le bâtiment et pour l’éclairage. Elle ne prend pas en compte non plus l’énergie utilisée par les équipements et appareils.
En 2013, on estimait que l’énergie grise représentait les trois quarts de la consommation énergétique des Français (IDDRI, 2013).
L'énergie grise dans la construction
Dans le secteur de la construction, la part d’énergie grise utilisée dans la construction s’est considérablement réduite depuis le début du 21ème siècle. Cependant, la part qu’elle représente sur le coût global en énergie de la construction est beaucoup plus important. En effet, l’énergie d’usage des bâtiments s’est encore plus drastiquement réduite.
La prochaine étape consiste donc à minorer toujours plus la part d’énergie grise dans la construction. La RE2020 s’y attache tout particulièrement. En effet, elle prend en compte le coût en énergie des matériaux utilisés dans l’analyse du cycle de vie du bâtiment (plus d’infos sur le sujet dans notre article consacré à la RE2020). Cela est essentiel car si ces coûts ne sont pas pris en compte, le métal semble être une solution idéale. Or, l’acier peut être recyclé mais au prix d’une grande dépense d’énergie. Au contraire, le bois est facile à recycler et plus qu’une dépense d’énergie, son recyclage permet en réalité de valoriser l’énergie qu’il contient.
Dans les faits, peu de matériaux sont performants à la fois sur le plan de la production de GES et sur l’impact environnemental, hormis, les matériaux biosourcés : le bois, la paille etc…
2 - Trois dimensions pour minimiser l’impact de la construction sur l’environnement et le climat
Cet article dresse un ensemble de critères qui sont à prendre en compte pour une construction écologique. Il existe trois aspects essentiels pour limiter l’impact de la construction sur l’environnement et le climat :
- Les matériaux de construction
- La conception
- Le mode de construction
2a. Construction écologique : les matériaux de construction
Concernant les GES, plus de 50% de leurs émissions sont réalisés lors de l’acte de construire en lui-même et non durant l’utilisation du bâtiment (chauffage, production d’eau chaude …). L’intérêt d’une réflexion en amont de la construction sur le ou les matériaux est donc essentiel pour assurer une construction écologique à faible impact carbone.
Le choix des matériaux
Le choix des matériaux est fondamental pour obtenir une construction à faible impact carbone. Sur le graphique ci-dessous (source ADEME FIBRA AURA) vous retrouverez le bilan carbone des principaux matériaux utilisés en construction.
Certains matériaux produisent beaucoup plus de carbone que d’autres et le choix de tel ou tel matériau n’est pas anodin. Par exemple, le béton (ciment) produit à lui seul entre 5% et 8% des émissions de GES dans le monde (source ECIC). Si le bois est en vert sur le graphique et affiche une émission négative c’est qu’il utilise peu d’énergie carbonée (hydrocarbure) pour sa production. Et surtout il stocke du carbone. En effet, c’est un matériau biosourcé. Grâce à la photosynthèse, les arbres captent du CO2 et restituent de l’oxygène dans l’atmosphère. Le carbone est alors stocké pour créer les fibres du bois. Le bois est de fait du stock de carbone : c’est ce que l’on appelle communément l’effet « puits de carbone ». Outre le bois, la paille ou la balle de riz utilisées en isolation génèrent le même effet puits de carbone.
Les matériaux issus du recyclage
Certains matériaux, notamment des isolants, sont issus de matière recyclée. On peut par exemple mentionner la ouate de cellulose provenant de carton ou de papiers journaux usagés. Ainsi que le tissu recyclé sous forme d’isolant comme la marque métisse®
Le réemploi des matériaux
Le réemploi des matériaux a le vent en poupe. Le principe est simple : c’est l’utilisation de matériaux issus de la déconstruction d’ouvrages dans la réalisation d’ouvrages neufs. Comme par exemple : tuiles, fenêtres, portes, équipements, matériaux bruts etc…
2b. Construction écologique : la conception
Le bâtiment produit aussi du carbone tout au long de sa vie. Par exemple par la production d’eau chaude, de chauffage ou la climatisation. Une bonne conception au départ permettra de limiter sa production de GES à l’usage. Une conception s’appuyant sur des principes bioclimatiques permettra une optimisation des consommations en chauffage grâce aux apports solaires par exemple.
Une conception bioclimatique prend en compte l’orientation de l’ouvrage, la taille des ouvertures et leurs protections solaires. Ce qui permet de capter la chaleur en hiver et de s’en défendre en été. Un bâtiment compact avec des formes simples et un bon niveau d’isolation pour éviter les déperditions de chaleur est aussi à prendre en compte.
Pourquoi choisir le bois pour l’écoconception ?
Une fois de plus, le choix du bois comme matériau de construction s’avère très pertinent. En effet, le bois possède des caractéristiques thermiques très avantageuses. D’un côté, il vous protège du froid en hiver. Sa conductivité thermique s’étend de 0.12 et 0.2 W/(m.K), ce qui est une valeur faible, mais ne fait du bois qu’un semi-isolant. Cette valeur reste tout de même bien inférieure à celle du béton plein, des parpaings et même des briques à joints minces. Les panneaux en OSB jouissent même d’une valeur encore plus faible. D’autre part, le bois joui d’une capacité thermique massique (ou chaleur spécifique) élevée. Cette valeur caractérise la capacité du matériau à emmagasiner de la chaleur sans la restituer trop rapidement. Autrement dit, le bois est capable d’emmagasiner la chaleur du soleil sans la transmettre à l’intérieur de la maison. En conclusion, le bois vous assure un bon confort d’été. Et en plus il réduit, voire annule, les besoins en systèmes de refroidissement, très polluants et énergivores.
De la valeur de conductivité thermique on déduit la résistance thermique du matériau. Cette dernière est proportionnelle à l’épaisseur de la paroi et inversement proportionnelle à sa conductivité thermique. La conductivité thermique du bois étant faible, sa résistance thermique R sera élevée. C’est particulièrement le cas avec les murs en ossature bois avec isolant.
Par ailleurs, le choix des équipements pour la production de chaleur et de froid, la ventilation ou la production d’eau chaude sanitaire a un fort impact sur les émissions de GES au cours de la vie du bâtiment.
2c. Construction écologique : le mode de construction
Le choix du mode constructif a aussi une grande importance. En effet, choisir la préfabrication en atelier ou un mode constructifs hors-site permet de limiter la perte de matériaux. La préfabrication permet d’optimiser les chutes grâce au process de production. Ce mode constructif induit aussi la réalisation de chantiers propres, les activités de découpes étant assurées en atelier et non sur chantier. De plus, quand on évoque la construction bois, on parle de filière sèche car les besoins en eau sont très faibles. Contrairement aux constructions avec béton et ciment par exemple.
Par ailleurs, le tri des déchets est mieux géré en atelier que sur chantier. En effet, ils sont produits et réunis au même endroit, ce qui facilite leur récupération et leur valorisation. Par exemple, il est possible d’utiliser les déchets pour en faire des palets à bruler dans des poêles à bois ou des chaudières adaptées. Ainsi, rien n’est perdu et tout est valorisé.
De manière générale, la préfabrication et la production hors-site permettent d’avoir des processus de fabrication fixes et étudiés. En conséquence, les coûts sont maîtrisés.
Cumuler un mode constructif impliquant une préfabrication poussée et l’utilisation du bois comme matériau central d’un ouvrage est une solution vertueuse. Tous les types d’ouvrages sont concernés. Du studio de jardin aux logements collectifs, en passant par la maison individuelle. Sans oublier les bureaux ou encore les garages. Ce procédé pour la réalisation de constructions écologiques est en accord avec les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique.
3. Bois et Construction Ecologique : Une Solution Gagnante
Comme nous vous l’avons montré dans cet article, la préfabrication en atelier de structures en bois est une solution écologique. D’une part, le bois a un effet “puit de carbone”, il a des bonnes caractéristiques thermiques, il est recyclable et biosourcé. D’autre part, la préfabrication en atelier permet de contrôler les conditions, les coûts et les déchets. Donc en associant les deux, on réussit à construire rapidement des bâtiments respectueux de l’environnement et durables. Ainsi plus de doute, la préfabrication bois est une solution pour gagner la bataille du changement climatique.